Entre ses nombreuses activités (peinture, blog, travail…) et la collection de disques vinyles, Diana a tout de même trouvé le temps de répondre à nos questions. D’Allemagne, elle collectionne le vinyle depuis environ 6 ans et possède une collection de plus de 2 100 disques. Découvrez la passion de Diana pour la musique et les disques vinyles au travers de son interview !
Tu peux nous en dire un peu plus sur toi ?
Salut, je suis Diana, une collectionneuse de vinyles de 29 ans basée en Rhénanie du Nord-Westphalie, Allemagne. Je travaille dans une entreprise de développement de logiciels et pendant mon temps libre, j’aime écouter de la musique et dessiner des portraits avec du café. Ou bien je parle de disques sur ma chaîne YouTube, je cours dans les bois, je lis ou je joue à des jeux vidéo. Quand je ne suis pas chez moi, j’adore voyager et découvrir les disquaires, les foires aux disques et les brocantes du monde entier.
Quand as-tu commencé à collectionner des disques vinyles ? Tu en as combien aujourd’hui ?
J’ai commencé à collectionner, avec mon mari, il y a 5 ou 6 ans à peu près. Aujourd’hui, il y a aux alentours de 2 100 disques vinyles et 2 000 CDs dans notre pièce dédiée à la musique.
Quelle étincelle a attisé ton intérêt pour la musique ?
Depuis que je suis enfant, je suis amoureuse de la musique. Quand j’étais adolescente, je suis tombée éperdument amoureuse du hip-hop. Tout m’a fasciné, la culture, les rythmes, les paroles, l’énergie, les graffitis, le b-boying… tout. Avec le temps, d’autres genres ont aussi commencé à m’intéresser en raison des samples utilisés dans les chansons de rap. Je ne peux pas imaginer ma vie sans musique.
Tu te rappelles de ton premier disque acheté ?
J’ai acheté Nas – Illmatic quand j’avais 14 ans. À l’époque, je n’avais même pas de platine, ahah.
Quelles étaient tes premières influences musicales ?
Définitivement du rap, c’est le premier genre qui m’a fortement influencé.
On jouait quoi comme genre de musique chez toi quand tu étais petite ?
Malheureusement, mes parents ne s’intéressaient pas vraiment à la musique. La radio passait tous les jours, mais ils ne se souciaient pas trop de la musique, et ça n’avait aucune influence sur moi non plus. J’ai toujours de l’admiration quand les gens disent que les goûts musicaux de leurs parents ont eu un impact sur eux. Nous avions en fait quelques disques; la plupart d’entre eux étaient des pièces radiophoniques pour enfants ou de terribles « Schlager » (musique de variété très populaire (genre Patrick Sébastien) dans les années 60 / 70 dans le nord de l’Europe, en particulier en Allemagne, ndlr).
Est-ce que tu collectionnes un genre de musique en particulier ?
Aujourd’hui, je m’intéresse à de nombreux genres : Jazz (Avant-gardiste / Free / Spirituel), Rock psychédélique, Rock progressif, Krautrock (genre de rock expérimental qui s’est développé en Allemagne à la fin des années 1960, ndlr), Folk, Soul, Funk, Electro/Ambient, et bien évidemment encore le Hip Hop.
Mon mari et moi sommes tous les deux très passionnés par la musique et le vinyle, une grande partie de notre vie s’articule autour du disque
Quelle est ta plus belle trouvaille ?
Il s’agit de A. R. & Machines – Echo (1972, Polydor). C’est un disque convaincant et puissant dans le genre Krautrock / Ambient /Electronic d’Achim Reichel et… de ses machines. J’ai adoré ce disque depuis que je l’ai entendu en ligne, mais comme il n’y a eu qu’un seul pressage, un exemplaire peut facilement coûter jusqu’à 500 euros. Je n’aurais jamais pensé en posséder un. Je ne l’ai même jamais vu dans la nature jusqu’à ce qu’un jour, où un vendeur privé sur une foire l’avait dans un de ses bacs. Je lui ai demandé combien il en voulait et quand il m’a répondu « 35 euros », j’ai failli m’évanouir, ahah.
Un regret à propos d’un vinyle que tu as laissé au fond d’un bac ?
Une fois, j’ai vu un magnifique coffret de Ash Ra Tempel dans une foire aux disques. Mais comme c’était un bootleg, je ne l’ai pas pris. Parfois je regrette encore de ne pas l’avoir acheté.
Une anecdote amusante sur ta collection de disques vinyles ?
Juste une chose amusante, comme mon mari et moi sommes tous les deux très passionnés par la musique et le vinyle, une grande partie de notre vie s’articule autour du disque. Il m’a demandé en mariage dans un magasin de disques, sur notre chanson préférée, et nos alliances ont un morceau de vinyle incrusté dedans (du single de cette chanson en particulier).
Ton dernier achat de disque ?
Je suis allée hier à une petite foire de disques privée et j’ai acheté un disque de Witthüser & Westrupp sur le label original Pilz (Krautrock / Acid Folk), un disque de James Newton sur India Navigation (Spiritual Jazz) et une version dédicacée d’Ice-T – The Iceberg pour 5 euros chacun.
Quel est le disque le plus cher que tu aies acheté ?
Le disque le plus cher est Manduka, un magnifique disque folk aux teintes psychédéliques enregistré par un artiste brésilien au Chili en 1972. Ce disque a une grande valeur sentimentale pour nous et nous l’avons acheté pour notre deuxième anniversaire de mariage.
Y a-t-il un label ou un artiste en particulier dont tu essayes d’avoir la discographie complète ?
Je suis obsédée par WHY? et Brian Eno et j’espère, un jour, tout avoir d’eux. En ce qui concerne les labels, j’adore Impulse!, mais il y a certains disques qui ne m’intéressent pas chez eux. J’achèterais tout ce qui sort chez RR Gems car j’adore tous les disques qu’ils ont sortis jusqu’à présent.
Quels sont les vinyles que tu recherches et qui sont encore sur ta liste ?
J’ai la chance d’avoir cochée beaucoup de cases, ces derniers mois, à propos de disques que je recherchai depuis longtemps. Je suis toujours à la recherche d’un original de Minnie Riperton – Come To My Garden, Charles Rouse – Two Is One, Power Of Zeus – The Gospel According To Zeus, Alice Coltrane’s Ptah, The El Daoud et Minoru Muraoka – Bamboo, pour ne citer que ceux-là.
J’adore le disque d’occasion, je me demande toujours quelle est son histoire
C’est la fin du monde, tu ne peux prendre que 5 vinyles de ta collection avec toi ! Lesquels et pourquoi ?
Euh, c’est une question difficile! Mais maintenant, je prendrai :
- Brian Eno – Taking Tiger Mountain By Strategy. Je ne peux même pas compter le nombre de fois où j’ai joué ce disque. Il me remonte toujours le moral
- Alice Coltrane & Pharoah Sanders – Journey In Satchidananda. Rien que d’écouter les 10 premières secondes me procure un sentiment de bien-être. Cet album est la perfection
- WHY? – Elephant Eyelash. Mon disque pour chaque humeur. J’aime juste chaque chanson de cet album
- Jefferson Airplane – Crown Of Creation. J’adore JA, et c’est difficile de choisir lequel d’entre eux je choisirais, mais je suppose que je ne pourrais pas vivre sans la chanson « In Time »
- Aesop Rock – Labor Days – Aesop Rock et surtout cet album m’ont profondément marqués
Plutôt édition originale ou réédition ? Pourquoi ?
J’aime les deux. Idéalement, j’aime avoir un pressage original. Mais dans certains genres, les originaux ne sont tout simplement pas abordables, ils se vendent pour des centaines d’euros. Je suis donc heureuse que des rééditions existent, à condition qu’elles soient officielles et bien faites. Dans certains cas, ils fournissent même plus d’informations avec des notes d’accompagnement détaillées et des interviews, ce qui est formidable.
Quel genre de digger es-tu ?
(En ligne, disquaire, Emmaüs, brocante / vide-grenier…)
Tout ça 😀 J’aime fouiller les marchés aux puces et les friperies, j’aime visiter les magasins de disques (nous faisons souvent des voyages dans différentes villes pour visiter les disquaires, les expositions et les musées) et les foires aux disques. J’achète parfois en ligne si je ne trouve pas un disque en particulier – j’ai acheté le disque Manduka directement d’un vendeur chilien par exemple.
Penses-tu que collectionner les vinyles aide à la préservation de notre héritage sonore et culturel ?
Oui ! Je pense que collectionner et écouter des disques est une belle chose et se concentre sur la musique bien plus qu’acheter un téléchargement ne le pourrait. J’ai découvert tant de grands artistes des années 60 et 70 en achetant de vieux disques d’occasion et je pense que c’est génial que la musique soit encore préservée de cette façon. Et j’adore le disque d’occasion, je me demande toujours quelle est son histoire, ce que les anciens propriétaires aimaient, dans quelles situations ils avaient joué la musique, et ainsi de suite.
Qu’est-ce qui t’attires dans le disque vinyle ?
Parfois c’est la pochette, parfois un découpage intéressant, parfois un certain instrument ou si je reconnais certains noms (producteurs ou contributeurs) dessus… Je ne suis pas une grande fan du vinyle de couleur, donc ce n’est pas un critère pour moi.
Comment organises-tu ta collection de disques ?
Par genre.
Que dit ta collection de toi ?
Que j’aime une grande diversité de genres et de musiques, je suppose.
Ton installation actuelle à la maison ?
Une platine Audio-Technica, un ampli Marantz 1050 et des enceintes Heco.
Une dernière chose à ajouter ? C’est maintenant ou jamais 😉
J’ai une chaîne YouTube appelée diggininthecr8 où je parle de disques, montre mes dernières acquisitions, mets en avant les labels indépendants et joue tous les disques que j’aime. De plus, j’écris occasionnellement pour le blog vinyloftheday.com où je présente d’autres collectionneurs de vinyles, des magasins de disques indépendants et des labels. Je fais également des portraits (surtout de musiciens) peints avec du café que je vends sur Artboost.
Un peu plus sur Diana :
Suivez Diana sur Instagram : @crade.one
Si vous voulez découvrir ses chroniques sur les vinyles, ça se passe sur son Youtube : diggininthecr8
Et si vous voulez découvrir son art et ses superbes portraits peints avec du café, voici sa page Facebook → crade.one et sa boutique en ligne → crade.one sur Artboost
Crédit photos : Avec l’aimable autorisation de @antiheldabroo
Merci beaucoup Diana d’avoir partagé ton histoire avec nous. C’était un vrai plaisir !